(HRP : J’écris principalement la première personne du singulier, mais j’ai été très inspiré avec la deuxième personne, donc la première partie de ce RP est écrite ainsi :> En espérant que ça ne soit pas trop perturbant !)

Samedi 31 Août 2024.

Tu te dévisages dans le miroir. C’est comme si ton propre reflet ne te convenait pas. Mine patibulaire, corps bien trop maigre selon les normes établies par la médecine. Teint livide, comme celui appartenant à un macchabée. Et ces cicatrices faisant ressembler ton corps à une carte routière grossière.

Tu ne respires pas la joie de vivre d’un foyer heureux. Tu n’as jamais connu les joies de ce genre de vie, il faut dire. Pourquoi la Gardienne Sacrée de la Vie Domestique m’a-t-elle choisi ? Te demandes-tu parfois, bien que moins souvent depuis que la Faucheuse t’a débarrassé de cette maudite et cruelle génitrice.

Il te restait un père, de toute façon. Ta seule famille. Mais tu ne pourras pas toujours compter sur une seule et unique relation solide, aussi puissante soit-elle. C’était sans doute dans la motivation de renforcer des liens maladroitement déjà établis que tu te tiens, dénudé, devant le miroir de la salle de bain, à tenetr tant bien que mal de prendre soin de toi.

Ton corps te dégoûte toujours, quelque part. Peut-être moins qu’avant. Tu as abandonné l’idée qu’il plaise et séduise quelqu’un, d'ailleurs. L’idée même de la séduction te dégoûte autant qu’elle te manque. Tu auras beau le nier, tu serais bien plus heureux avec un·e partenaire.

Mais commençons déjà par les amis. Ce serait un bon début. Il y a bien un homme qui pourrait éventuellement correspondre à la définition. Taliesin Rephael Fenwick. L’abruti insensé qui avait ruiné sa propre vie tout seul, comme tu dirais. Ancien camarade de dortoir de la même promotion que toi, accessoirement. Vous partagiez quelque chose de fort. Deux choses, même. Vous étiez tous deux liés à des divinités de Feu, en plus de partager une grande affection pour les animaux et créatures magiques.

Si tu n’avais pas ce satané caractère, Basileus Lilium, peut-être que vous pourriez vous entendre davantage. Vous relations n’étaient pour autant pas vraiment mauvaises. Ni vraiment bonnes, en réalité. Vous discutiez, parfois, comme des collègues. Sans plus.

Sans plus ?

Un petit plus, tout de même !

Lui envoyer des lettres en dissertant sur le caractère irréfléchi de son expérience. Celle qui l’a mené à être maudit par le maître de la métallurgie.

Archimède, ton Grand-Duc, avait glissé en tout une dizaine de lettres emplies de sermon sous sa porte. Des réprimandes qui traduisaient ton inquiétude, en réalité.

Toi. Inquiet. Eeeeh oui. Cela arrive.

Tu n’avais pratiquement plus rien envoyé pendant longtemps. Jusqu’à ce que tu suives enfin les conseils avisés de ton thérapeute.

Renforcer tes liens.

La plus récente lettre était une invitation à aller boire un verre. Entre amis. Entre deux âmes dépressives qui ne devraient peut-être pas boire, si elles tenaient réellement à leur santé. La soirée n’allait pas être forcément très agréable, si tu n’oubliais pas un instant tes sermons.

Mais pour l’heure, il te fallait choisir entre une chemise noire et une chemise blanche. Quelle idée de n’avoir que deux couleurs comme choix. La joie de vivre, tu la respires ! Tu en es l’égérie !


En avance. J’étais trop en avance. Je n’osais pas entrer dans le bar dès maintenant, surtout si c’est pour longer les murs sans commander pendant une grosse demi-heure à grincer des dents de nervosité. Je n’étais pas du genre à inviter. Définitivement pas. Pourtant, je l’avais fait. L’inquiétude était un sentiment bien désagréable, et pourtant ! C’était peut-être ça, que je ressentais. Pas que nous soyons de grands amis. Des collègues, d’anciens camarades de dortoirs, à la rigueur.

Ce qui était certain, c’était que nous n’étions pas si proches, et que fréquenter un pub écossais n’était absolument pas dans mes habitudes.