Les Kohler avaient toujours été connus pour leur nature directe, leurs mages doués quant à l'enchantement de divers objets ainsi qu'à leur nature assez recluse, préférant rester non loin de ses proches, dans un petit village portant leur nom. Famille magicienne reliée à Héphaïstos depuis le Moyen-Âge, mais exempte des visions conservatrices de ses consoeurs, le jeune mage a grandit en manque de rien. Son enfance était bordée de coup de marteau ou des divers outils pour lesquelles sa famille était connue, à se demander se qu'il serait plus tard sans vraiment y passer trop de temps.

Depuis son jeune age, Taliesin avait une curiosité insatiable de tout et rien, à demander pourquoi-ci, pourquoi-ça. Pour une famille d'artisan qui faisait ceci par pure tradition, le petit rouquin était un véritable défi : comment expliquer à une petite curiosité que c'était ainsi, l'avait été et le serait donc? Mais malgré cette nature conflictuelle avec les visions terre à terre de la maisonnée, l'enfant avait toujours été encouragé à poursuivre ses questions et développer son esprit. Après tout, les Kohler étaient reconnus pour leurs muscles, mais ils ne se définissaient pas par leurs outils.

La lettre d'Helianthus n'est pas un surprise, et est même attendue : depuis l'ouverture de l'école, les Kohler avaient arpentés ses sols un après l'autre. L'entrée à l'école pour Taliesin est une opportunité de sortir de son petit village où il était entouré que de ses proches et de découvrir le grand monde, cours après cours, finalement assouvir ce manque de connaissance dans sa vie.

Taliesin n'était pas un mauvais étudiant, mais il n'avait jamais été friand des cours encadrés : trop restreints à ses goûts, il jugeait que les professeurs s'arrêtaient toujours avant l'intéressant. Communes étaient ses visites dans les bureaux de ses enseignants avec telles ou telles questions, soif de savoir toujours plus grandissante au fur et à mesure que les secrets de ce monde se dévoilaient lentement devant ses yeux. Les relations avec ses confrères étaient rares, bien que certains avaient réussi à se creuser une place parmi les livres et l'excentricité du jeune mage. Mais tête dans ses livres, il n'avait jamais sorti du lot autre que ce petit étourdi qui ne savait pas comment retenir ses questions et encore moins sa langue.

Lors de sa scolarité, le mage d'Héphaïstos s'était épris des créatures magiques habitants ce monde, curieux de leurs biologies et de leurs natures. Il se sentait mieux compris par les silences de ces bêtes que par les humains, avec leurs règles, leurs lois et leurs étiquettes. Le choix de carrière ne fut pas difficile, pas s'il souhaitait comprendre ce qui faisait tourner les engrenages de cette faune majestueuse. Mais si le début commença avec une véritable curiosité des créatures, intérêt se tourna rapidement vers la Vie. Qu'était-ce la vie? Pourquoi est-ce que certaines bêtes pouvaient vivre des millénaires sans jamais s'éteindre, et d'autre non? Magie avait-elle raison dans cette réalité? Et puis, pourquoi est-ce que certaines créatures en possédaient, et d'autre non? Qu'est-ce qui rendait ces créatures magiques, et d'autre non? Cette étincelle pouvait-elle être transférée?

Et s'il saisissait les parties d'un être, possèderait-elles encore leur magie?
Qu'était-ce l'âme?
Pouvait-il créer la vie grâce à la magie d'autrui, et ainsi créer un être de toutes pièces?

Colère des dieux tomba sur le mage ayant défié les limites de son existence : Se croire divin, à jouer avec la vie d'autrui afin de créer autre, coudre et plier les créations de la terre en ce qu'elles n'étaient pas. Chimère d'origine humaine, dépecée en un vulgaire affront contre leurs progéniteurs, et rassemblée en une moquerie de la Nature. Mais le crime fut poussé jusqu'au bout, car perversion de la magie de son patron, mage essaya de donner vie à sa création avec les capacités qui lui avait été légué.

Magie un don avait été offert aux mortels, Magie punirait l'homme se croyant maitre de ce cadeau.

Tout perdre à appris la leçon par le fer à l'Écossais : Perdre sa famille, renié dès que les preuves de son hubris fut découvertes. Perdre sa réputation et la confiance qu'on avait en lui. Perdre son humanité et sa magie.
Humilité fut apprise par la douleur et le sang, espoir perdu en chemin.
Il a dû sortir du gouffre, décider de se lever chaque matin avec comme but le mensonge d'un peu d'espoir. Se refaire à ce corps perverti par ses propres fautes et sa vie sauvée par la clémence cruelle de son dieu. Finalement abandonner tout espoir de revoir les flammes de sa magie effleurer ses doigtés sans payer le prix du sang.

Ombre de soi-même, esprit brillant enterré sous les difficultés de la vie, Taliesin paye le pêché de sa fierté aveugle tous jours où il observe les étudiants d'Helianthus créer des miracles du bout de leur doigt et de la bénédiction de leur divinité, tout en sachant qu'il a gâché sa chance et la confiance qu'avait été offerte par sa famille et son dieu. Aujourd'hui, il noie ses douleurs dans l'alcool, le deuil dans l'enseignement et le manque dans ses créatures.