Il devait être 9 heures du matin. Le temps était plutôt bon, de ce fait une belle robe rouge et noir devait être la tenue parfaite. A ses yeux du moins, pour chaussures, des chaussures à talons, normalement elle n’aura pas à courir pour quoi que ce soit, autant aller à la bibliothèque lire un livre. Bien que le livre qu’elle convoitait pouvait l’aider pour son poste, il y avait de fortes probabilités qu’elle change d’avis si un autre titre l’attirait. Amélia n’avait pas mis un pied dans la bibliothèque depuis un temps fou, la dernière fois ? C’était lors de sa dernière année trois jours avant son dernier examen. En vérité, elle n’en avait pas eu besoin. Ses pas la menèrent donc vers l’étage et plus précisément… La porte de la grande bibliothèque ! Beaucoup d’élèves avaient pu la remarquer, ceux en dernière année devaient peut-être même être surpris de la voir ici. Après tout, dans leurs premières années ils ont pu la rencontrer ou la voir déjà. La réputation d’Amélia était aiguisée. Comme sa magie principale ! Ayant le temps, elle s’attendait à ce que certains viennent la voir, mais le souvenir de ses lames devaient peut-être les repousser. Donc ouvrant la porte, Amélia pénétra dans la bibliothèque en silence.
Saluant le bibliothécaire présent, notre chère jeune femme savait où aller. Elle entra dans le rayon sur la magie, cherchant un qui devait s’intituler : “Comment réussir mon premier cours.” Hors elle dévia sur le rayon romance et prit un livre au titre suivant : “Un amour de phénix.” Ayant déjà lu en partie le livre, elle se rappelait qu’elle n’avait pas pu le terminer. Alors Amélia était décidé de le finir ! Première étape franchie, la seconde était de trouver une place ! Et par chance, voir même miracle, dans un coin un fauteuil libre ! Elle y avait jeté son dévolu et s’y installa, commençant à lire paisiblement, les jambes croisées. En tant que jeune femme elle savait qu’un moment quelqu’un viendrait la questionner. Mais pour le moment, plonger dans son livre nul n’osa venir la déranger.
Au début, elle entendit des jeune rigoler un peu bas, de manière à éviter de déranger qui que ce soit, rien de grave, pas vraiment gênant. Mais cela ne sembla être que le début ! Amélia n’allait rien dire pour l’instant, car les bruits n’étaient pas encore assez élevés à ses douces oreilles. Continuant de lire, elle tourna quand une page fut finit, cette dernière pour aller à la suivante. Enfin elle attaqua la fin du livre, il n’y avait rien qui l’en empêcherait. Vraiment c’était ce qu’elle avait osé penser. Pourquoi ? Car un bruit lourd retentit, là c’était la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Amélia se leva de son fauteuil confortable, gardant le livre en main au cas où un vicieux tenterait de le prendre si elle le laissait là. Car oui, ce livre elle le finira !
S’approchant du vacarme, son plus sombre regard vint se poser sur les fautifs. Un garçon sembla avoir tenté de les calmer, dû moins c’est ce qu’elle crut remarquer. D’ailleurs, la jeune femme se trouva derrière lui, le regard sombre sur les camarades de ce dernier et bras croisés notre professeure décida de leur dire cette phrase.
“J’attends des explications, si elles ne me conviennent pas, je pense que je prendrais une sanction adéquate aux décibels qui ont été lâchées.”
Est-ce qu'un élève tentera de la tester en tant que nouvelle professeure ? Oh si seulement ça pouvait se faire. Amélia n’avait rien à prouver, de plus sa réputation n’était pas à démontrer. Dans son regard on pouvait apercevoir qu’elle n’allait pas être tendre et ni s’amuser avec eux. A ce moment-là , il devait être 9 heures 30.
Basileus Lilium
✦Bibliothécaire
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Jeu 8 Aoû 2024 - 16:05
Le bruit de trop.Ft Amélia Lame & Orion Yang
Bibliothèque
Début septembre 2024.
Si on choisissait de se diriger vers un métier où le contact avec les élèves était moindre, ça n’était certainement pas pour se faire casser les oreilles toute la journée, mais pour avoir la paix, a contrario des professeurs qui devaient subir des âneries tout au long de la journée. Il est vrai qu’être professeur de magie élémentaire était bien plus reluisant que Bibliothécaire en chef, enfermé dans quatre murs de 8h à 18h, voire plus tard, selon les cours du soir pour les élèves en difficulté. Pour autant, c'était le calme et la paix que j'avais choisies.
Non.
On ne devenait certainement pas Bibliothécaire pour avoir le plaisir de vociférer aux étudiants aux voix les plus tonitruantes de se taire au risque d’être soumis à un sort de silence forcé jusqu'à la fin de la journée. Cela n’était plus autorisé par le règlement depuis près d’un demi-siècle. Pour autant, les imaginer paniquer sans pouvoir émettre le moindre gémissement était agréable pour les oreilles fatiguées du personnel, et pour les élèves studieux qui désiraient réviser en paix.
Les lieux étaient bien trop calmes, jusque-là. Le métier que j'exerçais depuis près de quinze ans m'avait bien enseigné qu’il ne fallait jamais crier victoire trop tôt et investir dans des bouchons d’oreille en libre-service pour les étudiants. Je ne pouvais pas en mettre pour des raisons pratiques. Quel dommage. Il fallait bien remplir de la paperasse, bien que les étudiants sachent normalement tenir un stylo entre leurs doigts pour noter les références des livres empruntés. On avait parfois de grandes surprises. Conseiller des étudiants, aussi, ça se faisait, dans mon métier.
Le niveau général se cassait la gueule.
C’était peut-être pour cette raison que je tenais à donner des cours de soutien. Si les humains demeuraient de plus en plus stupides et oisifs, creusant leur propre tombe dans l’imbécilité, il fallait bien que des gens se dévouent pour relever le niveau.
Je saluais une jeune femme qui était récemment passée d’élève à professeure. Magie Élémentaire. Comme mon père avant qu’il ne prenne sa retraite. Je n’avais aucune idée de ses résultats scolaires, mais ce qui était sûr, c’était que si elle était là, c’était qu’elle méritait sa place. Le Directeur n’embauchait pas n’importe qui. En tout cas, pas dans le corps enseignant.
Des décibels.
Un peu trop de décibels.
Quelqu'un allait passer par la fenêtre.
Mes nerfs commençaient à se tendre, et Archimède roucoula d’une voix grave et basse, en ouvrant un œil endormi.
Je fermai mon livre avec fermeté, de mes mains gantées. Les élèves non loin de l’entrée de la Bibliothèque savaient que ça n’était pas bon signe, lorsque je me mettais à marcher d’un pas décidé, les sourcils froncés et un air dédaigneux qui déformait mon visage glabre et blême.
Mademoiselle Lame avait déjà agi contre ce ramassis de pies-jacasses. Mon regard orageux balayait tous leurs visages, s’arrêtant sur celui d’un jeune homme en particulier. YANG, Orion, Solstice. C’était ce qu’il notait quand il entrait en ces lieux. Préfet, également, bien que ça ne soit pas noté dans mon suivi, mais surtout du bon sens de ma part, d’être au courant du patronyme des responsables de dortoirs.
“Pour information, ma collègue est tout à fait en droit de sévir, bien que nous soyons en dehors d’une salle de classe.”, lâchais-je en grinçant des dents. “Monsieur Yang. Puis-je savoir ce que vous faites avec cet attroupement de de glousseurs ? N’est-ce pas dans votre rôle de faire en sorte qu’ils agissent autrement que comme des animaux de basse-cour ?”
J’avais toujours autant de condescendance quand je m’exprimais avec les adolescents. C’était peut-être une forme de vengeance personnelle, puisque quand j’étais à leur place, on ne pouvait pas dire que j’étais respecté. Même si j’en avais conscience, j’avais du mal à corriger ce défaut. Est-ce que je parlais ainsi aux personnes de mon âge ou de mon rang ? C’était une chose que j’avais du mal à jauger. De toute façon, je ne devais rien à personne. Qu’on me trouve désagréable et imbuvable ne me faisait rien.
Orion se doit d’être exemplaire, se doit d’être parfait, sans faille. L’année scolaire commence à prendre sa place sur ses vacances ; C’est le moment pour lui de reprendre son rôle de préfet, qu’il a depuis un an, maintenant. C’est le moment d’être de nouveau insupportable avec ses camarades. Et après, il s’étonne de ne pas avoir beaucoup d’amis. Enfin, pourquoi se parer de relations passagères, quand tout le savoir de la bibliothèque d’Helianthus est au bout de ses doigts ? Il pourrait passer sa vie entre ces quatre murs, dans l’espoir d’effleurer chacune des connaissances renfermées dans ces pages. Il est déjà bien connu des employés du lieu, de toute façon ; les bibliothécaires ont sans doute bien vite reconnu cette chemise noire impeccable, cette petite silhouette fébrile et ces bretelles argentées. Il se sent chez lui, ici.
Ses mains serties de bagues tournent les pages d’un livre, de si bon matin. Les sourcils froncés, son naturel air patibulaire habillant son visage, il regarde d’un mauvaise œil un autre groupe d’élèves osant perturber le calme des lieux. Pourtant, il retient ses remontrances … pour le moment, en tout cas, il tente de rester concentrer sur son livre de magie nécrotiques. Il ne lit pas que ça, évidemment, mais il ne va certainement pas se laisser entrevoir avec un roman à l’eau de rose vampiriques. Puis, un objet tombe. Une trousse ? Un livre ? Aucune idée, mais Orion sent déjà sa patience s’amoindrir. D’un coup, il se lève, et prend la parole d’une voix ferme, un peu forte, mais sans vraiment de violence ; « Vous avez bientôt fini ? Certains aimeraient lire, ici. » Sa voix, encore fluette, ne porte pas vraiment, mais … c’est visiblement suffisamment pour attirer l’attention d’autre élèves, et pire encore, de professeur.
Orion tourne la tête, et son regard tombe sur une jeune femme, qui lui semble familière. Une ancienne élève, probablement, comme ça arrive souvent à Helianthus ; mais ce qui est sûr, c’est que c’est une professeure. Et le garçon est un peu gêné par cette tenue rouge comme le sang, et ces talons aiguilles, si bien qu’il détourne rapidement le regard. « Je … ! » Sa voix se perd au fil de sa phrase – les regards portées dans sa direction le mette mal à l’aise. Même le groupe de trouble-fête lui lance un regard suspicieux. Et voilà qu’un des bibliothécaires se ramène. De toute façon, il ne va pas être puni, non ? Il est totalement innocent ! Oui, il n’a même pas besoin de s’inquiéter, il sait que rien ne va lui arriv—
Orion contient sa frustration, ses traits qui se raidissent un peu trop facilement. Le bibliothécaire roux n’est pas très commode, il le sait ; pourtant, il ne mérite pas un tel traitement. « …Excusez-moi, je tentais juste de rétablir l’ordre. Je … ne voulais pas déranger les autres. » Il a quand même un peu peur qu’on le colle, qu’on le punisse, car il n’a jamais subit ce genre de chose. Ça ne reste pas dans le dossier, n’est-ce pas ?
« Vous … Vous doutez bien qu’après toutes ces années passées à être aussi calme dans ces lieux, je ne vais pas commencer à faire du bruit maintenant… contrairement à certains. » Il lance un regard noir au groupe d’élève, qui devrait vraiment s’en vouloir d’avoir embarquer un élève modèle dans cette histoire. Parce que lui, ça ne le concerne pas. En espérant que les deux professeurs soient compréhensifs.