Les Psará sont un grand nom du monde magique, très fiers de leur héritage et leur lignée. Chez eux, la plupart des mariages ne se font pas par amour, mais par arrangement entre des familles au grand potentiel magique. Dans le but de voir naître des enfants avec un aussi grand potentiel. Les parents de Thémis ne font pas exception, leur union a été décidée sans les consulter. Néanmoins, sans parler d'amour, une forte complicité existe entre eux, et ils sont extrêmement proches. Un bel exemple pour leur fille, qui espère un jour trouver une personne avec qui partager une vie tranquille. Si ses parents prônaient une éducation plutôt ouverte, ce sont les grands-parents de l'enfant qui tenaient à quelque chose de plus ferme, pour qu'elle reste sur le droit chemin. En effet, il ne fallait pas que la petite n'ait une quelconque déviance qui ternirait le nom de la famille. Surtout, ils espéraient la voir bénie par la Déesse accompagnant presque chaque membre des Psará : Minerve.

Pour cela, très tôt, on encouragea l'enfant à développer son esprit. Aucun problème de ce côté là, Thémis se montrait éveillée, curieuse, et on la découvrit vite dotée d'une grande intelligence. Nul doute que ça allait attirer les faveurs de la Déesse. Pour autant, pas question de dévier du chemin tout tracé. Grand-père et grand-mère se sont beaucoup mêlés de l'éducation de leur petite fille, malheureusement pour les parents, qui auraient voulu une véritable liberté à leur petite. Alors c'était souvent en secret qu'ils profitaient de l'absence des vieux pour relâcher la pression, que ce soit en jouant avec leur enfant ou lui permettant de faire ce qu'elle voulait. On dit souvent de Thémis que ce n'est pas une fille drôle, mais ce n'est pas vraiment de sa faute, elle n'a jamais appris à s'amuser après tout. Et elle ne voulait surtout pas décevoir les attentes posées sur ses épaules, donc répondait docilement à toutes les demandes de ses grands-parents.

Ainsi, l'arrivée de la lettre pour l'école Hélianthus fut vue comme une excellente nouvelle. Cette lettre était attendue, car elle signifiait le grand potentiel magique de la jeune fille. Bien sûr, les vieux lui firent mille recommandations et mises en garde avant son départ, pour qu'elle continue à honorer sa Maison là-bas. Quand à ses parents, un peu tristes d'envoyer leur enfant si loin, ils demandèrent simplement qu'elle reste en bonne santé et communique régulièrement avec eux. En plus de lui offrir une cape, qui deviendrait bientôt son catalyseur. Pour la première fois, à l'école, Thémis découvrit ce que ça faisait de n'avoir personne sur le dos. Il y avait les attentes des professeurs, mais c'était bienveillant, pas autant pressant que celles de ses grands-parents. Avouons-le, elle a quand même légèrement relâché la pression, tout en se tenant dans le top des élèves de sa classe chaque année. De bonnes notes pour avoir les félicitations. Certains camarades la prenaient pour une lève-botte, n'hésitant pas à se moquer, mais elle n'y prêta jamais attention.

En revanche, elle eut une réalisation un peu grinçante, sachant que si ça s'apprenait, elle serait rejetée par la famille. Seules les courbes féminines attiraient son regard, et son premier amour fut une fille dans sa classe. Une relation qu'elles gardèrent cachée pendant quelques mois, avant de se séparer, parce que ça devenait dur à porter. Thémis n'en garde que des bons souvenirs, et le ruban violet qui orne ses cheveux. Cadeau de sa petite amie. Autant dire qu'aujourd'hui, elle est un peu prise entre deux feux : ses propres envies, et les attentes de sa Maison. Car, maintenant qu'elle a goûté à une certaine liberté, la jeune femme se voit de moins en moins revenir dans le carcan de sa famille. Ses actes de "rébellion" sont encore faibles, comme se colorer les cheveux, mais ils existent. Jusque là, Thémis a bien répondu à ce qu'on attend d'elle. Combien de temps cela va-t-il durer encore ? Difficile à dire.